Après le fioul lourd, il y a encore un résidu : le goudron, utilisé pour enrober les routes.
Les proportions entre ces différents sous-produits dépendent de la qualité initiale du baril de brut. Si vous avez du pétrole, vous ne pouvez pas le transformer totalement en gaz ou en fuel domestique.
Pendant longtemps, le marché s’est débrouillé pour trouver les meilleurs débouchés possibles à tous ces sous-produits. Notamment le goudron ou bitume qui a remplacé les pavés ou le calcaire des routes et chemins. Ou encore le gaz qui peut être brûlé dans des centrales thermiques comme le charbon.
En Europe, le gazole était mal valorisé, mal vendu. Dans le même temps, de lourdes taxes ont commencé à frapper l’essence (super) lors des années de chocs pétroliers.
Les constructeurs automobiles ont donc développé des moteurs diésels très performants pour véhicules légers. Les clients ont vite compris leur intérêt : ils allaient payer moins cher leurs carburants. Le diésel a ainsi trouvé un débouché qui satisfaisait raffineurs, constructeurs automobiles et clients…
Jusqu’à ce que de zélés interventionnistes totalement ignorants de l’industrie en général et du pétrole en particulier ne prennent la main…
Multiples déboires industriels en vue
S’acharner contre les moteurs thermiques et imposer par la force de la loi les véhicules électriques va rajouter des dysfonctionnements.
Un exemple : le suédois Northvolt, devait installer une troisième giga-factory de batteries en Allemagne, dans la région de Hambourg après en avoir déployé deux en Suède.
Le producteur de batteries souhaitait répondre au besoin en stockage d’énergie de 3 millions de véhicules électriques par an et damer le pion à la Chine, fournisseur actuel des constructeurs automobiles.
Petit problème pour alimenter cette usine, il faut de l’énergie (la bagatelle de 2 000 GWh par an, soit un tiers de la capacité d’un petit réacteur nucléaire).
Mais l’énergie est bien trop chère en Allemagne égarée dans les méandres de son « tournant énergétique » et qui a tourné le dos au nucléaire. L’électricité y est deux fois plus chère qu’aux États-Unis où Northvolt pourrait finalement s’installer.
Cette histoire illustre l’absurdité du dirigisme économique. Forcer les gens à acheter des voitures électriques pour « décarboner » peut sembler une bonne idée pour anxio-climatiques. Mais pour produire lesdites voitures puis les alimenter, il faut de l’énergie.
Qu’on le veuille ou non, le pétrole et les hydrocarbures ont un ratio coût/efficacité inégalé.
L’essence du capitalisme
Lorsqu’il fonctionne bien, le capitalisme est un système dont l’objectif est de produire plus avec moins de moyens. C’est un système naturellement déflationniste qui conduit à baisser les prix.
Le dirigisme est au contraire un système naturellement inflationniste qui consiste à créer de la monnaie, des lois, des normes pour « corriger les injustices » du capitalisme.
Mais comme « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » , le dirigisme débouche sur des hausses de prix et une baisse du niveau de vie de tous ceux qu’il prétend protéger.
Tant que les chimères ne se fracasseront pas sur la réalité, le pétrole a de beaux jours devant lui.
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